Pouvons-nous tout pardonner ? Qui sommes-nous pour pardonner ?

Cette période de fin d’année ouvre souvent la porte à une forme de bienveillance, de rapprochement familial et amical, et peu importe, qu’elle soit entrainée par une croyance religieuse ou autre, cette douce chaleur est toujours bonne à prendre quand elle est sincèrement offerte et reçue.

Ces rapprochements humains m’amènent à me questionner sur la notion de pardon, son origine, sa substance, sa réalité intrinsèque.

Étymologiquement le mot pardon signifie « donner complètement » et je ressens dans cette définition un lâcher prise total sur quelque forme de ressentiment que ce soit.

  • Dans « lâcher prise » j’attends « mise à distance émotionnelle »
  • Dans « mise à distance » j’entends « compréhension et acceptation »
  • Dans « compréhension et acceptation » j’entends connaissance et intelligence.

Et si le pardon passait par la connaissance ?

Je ne parle pas d’une connaissance intellectuelle, je parle du fait de savoir comment les êtres humains fonctionnent, avec leurs limitations inconscientes, et donc comment moi je fonctionne !

  • Savoir comment je fonctionne c’est savoir que je suis mue par un programme hérité en grosse partie de mes ancêtres et complété par un conditionnement issu du territoire géographique, culturel, social et religieux dans lequel j’évolue. J’y rajouterais bien une part karmique mais je ne maitrise pas bien ce côté-là.
  • Savoir comment je fonctionne c’est savoir que je ne suis pas libre (ou très peu !) de mes pensées, de mes paroles et de mes actes. (Attention, je ne déresponsabilise rien ! Pas libre ne veut pas dire pas responsable !)
  • Enfin savoir comment je fonctionne, c’est savoir qu’il y a une part de moi pure et intacte à laquelle je peux avoir accès par un travail d’introspection et de connaissance de soi.

Cette part sait,

  • Elle reconnait et accepte les évènements tels qu’ils sont au moment où ils sont
  • Elle reconnait et accepte les protagonistes tels qu’ils sont au moment où ils sont,
  • Elle reconnait et accepte leurs schémas de croyance limitants issus de leurs blessures émotionnelles héritées ou construites et non résolues
  • Elle reconnait et accepte que l’évènement ne peut pas se passer autrement, à ce moment-là et avec les mêmes protagonistes.

À partir de là, la distance se fait automatiquement et sur le champ avec l’émotion qui traduit le poids du ressentiment.

Le pardon, le chemin du dé-nouement :

  • Je sais, je reconnais, je comprends
  • J’accepte, je mets à distance, je lâche prise
  • Je me libère, je pardonne car en fait je vois qu’il n’y a rien à pardonner, il n’y a plus matière à ressentiment.

Il ne reste que l’expérience et sa richesse d’informations sur moi, sur l’autre, sur l’évènement, sur l’être humain.

Alors à la question qu’est-ce-que le pardon je répondrais, de la connaissance + de l’acceptation + de la bienveillance

À la question peut-on tout pardonner ?

Au vu de ce que je viens d’écrire au-dessus, je dirais oui car cette alchimie permet la dissolution de l’objet du pardon potentiel et ainsi la libération de l’être.

À la question qui est-on pour pardonner ? Je répondrais, peut-on être juge et partie ?

Je vous souhaite une belle fin d’année empreinte de réconciliations et de bienveillance !

Chaleureusement,

Françoise